Poussé au bord du gouffre ? L'impact du COVID-19 sur la migration environnementale au Sahel

La migration a longtemps été une caractéristique des populations sahéliennes, les personnes migrant pour atténuer les impacts de la dégradation de l'environnement et diversifier l'accès aux sources de subsistance, qui restent principalement basées sur les activités agricoles et les ressources naturelles. Lorsque les premiers cas confirmés de COVID-19 sont apparus dans la région en mars 2020, les gouvernements ont rapidement pris des mesures, imposant des restrictions de mouvement, fermant les frontières internationales et mettant en place des confinements localisés, le tout en vue de limiter la propagation du virus. Cependant, cela a affecté les schémas de migration saisonnière de longue date, mettant en attente une importante source de revenus supplémentaires pour des millions de Sahéliens dans la région. Ce rapport vise à évaluer l'impact de ces restrictions sur la vie des migrants environnementaux à court, moyen et long terme.

L'étude, menée par REACH en partenariat avec Start Network dans le cadre du Fonds d'intervention d'urgence pour la migration (MERF), vise à mieux comprendre les liens entre la migration, le changement climatique et le COVID-19 au Sahel. Il vise également à améliorer la capacité des agences membres de Start Network et de la communauté des donateurs à répondre à cette crise. Les conclusions de l'étude s'appuient sur un examen approfondi des données secondaires, sur les connaissances d'experts en migration et de praticiens de l'humanitaire et du développement dans la région. Plus important encore, les résultats s'appuient sur 135 entretiens individuels en personne avec des migrants engagés dans des schémas de migration saisonnière dans la région, qui ont été menés avec des migrants et des non-migrants au Burkina Faso, au Nigeria et au Niger.