PLUIES DILUVIENNES ACCOMPAGNEES D’UN OURAGAN DANS LA ZONE DE SANTE DE KALIMA PROVINCE DU MANIEMA EN R D CONGO

En début de ce mois de Mars 2020, une pluie torrentielle accompagnée d’un vent violent s’est abattue sur la zone de sante de Kalima en territoire de Pangi, Province du Maniema en République Démocratique du Congo causant plusieurs dégâts matériels et…

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En début de ce mois de Mars 2020, une pluie torrentielle accompagnée d’un vent violent s’est abattue sur la zone de sante de Kalima en territoire de Pangi, Province du Maniema en République Démocratique du Congo causant plusieurs dégâts matériels et humains. Des différents rapports consultés (Cluster Abris/AME et Division des Affaires humanitaires) déclarent que 928 maisons d’habitations, 46 écoles et centres de santé, 7 églises, 2 bureaux administratifs et 1 marché ont été détruits. 47 personnes ont été blessées et hospitalisées. 2285 personnes réunies au sein de 851 ménages sont sans abris et reçus dans les familles d’accueil ou dans des lieux publics non-touchés par la catastrophe.

Kakutya, Salukwango, Kamundala1, Kamundala 2, Kinkungwa, Tunpanga, Lusolo, Mukombe, Mobile, Mulungu, Lubile et Lutala sont les villages les plus touchées par la catastrophe.  Selon les rapports de l’évaluation rapide multisectorielle, 250 hectares des cultures de manioc et de riz ont été détruits -- emportés soit engloutis par les eaux de pluies. Les familles a qui appartenaient ces cultures ont perdu tous leurs biens.

La zone de sante de Kalima compte 150,000 habitants vivant essentiellement de l’agriculture de subsistance (riz, manioc, huile de palme) et quelques fois de l’exploitation artisanale des minerais dont l’or. L’enclavement géographique des villages touchés par la catastrophe et la mauvaise gouvernance exacerbent leur vulnérabilité face à une crise de ce genre.

Les efforts de réponse à la crise

Lors de notre réunion avec Christian Aid Maniema (Mr Pascal Bushiri), il est ressorti que jusqu’à ce jour, seule la communauté locale a pu apporter son soutien aux victimes. Les familles épargnées par la catastrophe ont accepté d’accueillir les victimes et de partager tout ce dont ils disposent en biens alimentaires, biens non alimentaires, et en espace vital.

Du 6 au 7 Mars, une évaluation rapide multisectorielle (ERM) a été effectuée dans la zone par le cluster Abris et AME qui a formulé un certain nombre de recommandations pour une réponse rapide en abris et articles ménagers essentiels (Abris /AME), en assistance alimentaire et non alimentaire ainsi qu’en soins de santé.

Il convient d’indiquer que les organisations membres de Start Network, actives dans la zone notamment Christian Aid, CAFOD, Help Age et Tearfund ont également rédigé une alerte qu’elles ont, sans tarder soumise au Start Fund pour une réponse d’urgence.

De la réponse à la crise

Sur le terrain, on enregistre seulement les efforts de la communauté locale. Aucune réponse de la part du gouvernement provincial ou national malgré les alertes dans les médias locaux y compris la Radio Okapi des Nations Unies. La Province du Maniema n’est pas trop dans le viseur de la communauté humanitaire en RD Congo. C’est pourquoi cette province est réputée pour son enclavement et sa vulnérabilité permanente suite à nombre important d’urgences oubliées. 

Par chance, le Start Fund le Start Fund a activé l’Alerte 412 DRC (Storms) soumise par les membres cités ci-dessus. Ce mécanisme rapide va permettre à CAFOD d’organiser une réponse en termes d’abris, des vivres et des soins de santé pour une période de 45 jours.

Dans le contexte, nous avons décrit sommairement la situation de précarité dans laquelle vit de manière permanente la population du Maniema en général et de Kalima en particulier. C’est pourquoi, nous attendons qu’au terme de la mise en œuvre de ce projet d’urgence, les Organisations membres du Start Network, s’appuyant sur les leçons apprises et les recommandations de l’ERM proposent au financement un projet/programme de développement durablement visant l’amélioration socioéconomique de la vie des habitants de Kalima. Ceci, afin de renforcer leur résilience face aux chocs liés à ces types de catastrophes récurrentes. Ces projets pourront être identifiés selon l’approche participative impliquant les différentes parties prenantes en province.

Les effets négatifs du COVID-19

A l’instar de tous les autres pays au niveau mondial, la RDC fait partie des pays déjà affectés par cette pandémie. A ce jour, le pays a déclaré officiellement 45 cas dont deux décès à Kinshasa. Depuis une semaine, le Président de la République a pris une série de mesures pour une période de quatre semaines. Ces mesures, qui visent la prévention de la population contre la maladie recommandent entre autres aux habitants de rester chez eux, de réduire sensiblement les rassemblements de personnes et de suivre les recommandations sur le lavage des mains, etc.

 Bien qu’aucun cas ne soit encore rapporté en Provinces, les organisations et bien d’autres acteurs socioéconomiques ont réduit leur présence sur le terrain. Plusieurs activités ont été suspendues et d’autres reportées à des dates ultérieures. Il ressort donc que cette crise liée au COVID-19 va affecter l’implémentation du projet et retarder la mise en place des stratégies d’assistance aux victimes de cette catastrophe

De manière générale, et cela jusqu’à ce jour, il reste difficile pour la population de la RDC de respecter les consignes de prévention contre le COVID-19. En effet, la population très pauvre est obligée d’être dans la rue, notamment pour des activités économiques informelles afin de pouvoir survivre ou elle pourrait simplement se retrouver sans rien pour manger.  S’occuper utilement en respectant ces consignes reste un des défis majeurs pour le peuple congolais.