Le Start Network aime se fixer des objectifs assez ambitieux. En tant que membre de l'équipe de base, nous semblons être tenus aux mêmes normes, donc je me sens excité mais aussi intimidé par les défis qui nous attendent cette année.
Comme indiqué dans les blogs précédents, je travaille avec les agences Start Network et un groupe plus large d'ONG DFID Rapid Response Facility (RRF) sur l'anticipation des crises. Ce que nous entendons par anticipation, c'est permettre aux agences de s'éloigner d'un modèle commercial réactif où la réponse à la crise ne se produit qu'après qu'une situation s'est déjà aggravée et a fait la une des médias. Nous cherchons à remettre en question le modèle traditionnel qui consiste à attendre que quelque chose de grave se produise avant de lever des fonds et de mettre en place des projets, ce qui se traduit par des retards qui peuvent causer beaucoup de souffrances et de pertes de vie.
Mais quelle est l'alternative? C'est un système humanitaire capable d'identifier très tôt le moment où une situation est susceptible de se détériorer et de mener les actions nécessaires pour éviter qu'elle ne se transforme en véritable crise. Il s'agit d'une réponse proactive plutôt que réactive. Dans ce modèle alternatif, l'accent est mis sur la gestion des risques et la réponse aux changements de risque en temps opportun, plutôt que de réagir aux événements après qu'ils se sont déjà aggravés.
Qu'allons-nous faire pour devenir plus anticipatifs ?
Les investissements nécessaires en Anticipation peuvent être regroupés en trois axes principaux ;
Premièrement nous devons être conscients de l'évolution des signaux de risque, ce que l'on appelle souvent les informations d'alerte précoce. Cela signifie investir dans la cartographie, le suivi et l'analyse des risques pour produire des prévisions crédibles dans un format que les décideurs peuvent réellement utiliser.
D'autre part, nous avons besoin de nouveaux mécanismes de financement qui peuvent fournir des injections de fonds flexibles, impartiales et précoces pour des actions préventives, et qui peuvent le faire sur la base d'informations/prévisions sur les risques.
Troisièmement, où nous disposons d'informations et de fonds, nous devons nous assurer que la capacité est en place pour les utiliser afin de lancer les bons types d'actions préventives à la bonne échelle pour éviter avec succès une crise.
Enfin, à la base de tout cela, nous développons notre culture de gestion des risques qui nous permet d'être à l'aise de parler de « vraisemblances » et de « probabilités » lors de la prise de décisions, plutôt que de besoins absolus.
Changer la façon dont nous faisons des affaires en tant que secteur est extrêmement difficile, en particulier lorsque cela est fait par les titulaires de ce système, il est donc peu probable que cela se produise du jour au lendemain…
Quel est le programme pour 2015 ?
Lors du premier cadrage d'anticipation réalisé l'année dernière (rapporté ici) l'un des meilleurs conseils que j'ai reçus était de commencer par les décisions sous le contrôle du Réseau et de travailler à rebours. C'est une façon d'éviter la déconnexion habituelle entre la disponibilité d'informations d'alerte précoce et leur non-conversion en action précoce.
Dans cette optique, je liste trois des objectifs clés pour 2015 en matière d'anticipation :
1. Doter le comité d'allocation des fonds de démarrage des informations nécessaires pour essayer des allocations plus anticipées
Le Start Network est dans la position excitante d'avoir notre propre fonds commun avec pour mandat de verser des fonds rapidement et tôt aux crises humanitaires. Les barrières des donateurs ou le manque d'intérêt sont les raisons les plus fréquemment citées pour expliquer l'incapacité des ONG à réagir de manière plus anticipée. Nous avons donc une occasion unique de modéliser un type de don plus anticipatif.
En 2015, je travaillerai à équiper Fonds de démarrage Comité d'allocations (composé de douze directeurs humanitaires qui décident où et quand allouer les fonds) avec des informations d'alerte précoce plus précises et des prévisions afin d'effectuer des allocations anticipées. Cela proviendra de la construction d'un réseau interne au sein de nos agences, dont beaucoup ont des projets d'alerte précoce produisant des informations précieuses qui pourraient être exploitées, en particulier dans le domaine de la sécurité alimentaire ou de l'analyse des conflits. De plus, des partenariats pour accéder à de nouveaux externe les informations sur les risques auxquelles nos agences n'ont pas actuellement accès seront explorées. Une fois disponibles, nous espérons que ces informations seront utilisées plus largement que le Start Fund (et pourraient également être appliquées au RRF).
2. Concevoir et piloter de nouveaux mécanismes financiers pour une réponse anticipée qui s'appuient sur et complètent les succès du Start Fund
L'éventail des lacunes dans l'architecture du financement humanitaire nécessite une Menu d'un financement prévisible, impartial et rapide en réponse aux signaux de risque d'une crise émergente. La Fonds de démarrage a été un grand pas en avant dans l'accélération de la disponibilité des fonds pour les intervenants de première ligne, mais ne peut pas répondre à une échelle suffisante à chaque type de crise. Des mécanismes supplémentaires sont nécessaires pour les crises plus rares et à plus grande échelle.
En 2015, nous terminerons le cadrage d'un prototype de produit d'assurance paramétrique avec un financement du Fonds d'innovation humanitaire. L'intention est de concevoir un produit d'assurance contre la sécheresse qui fournira des paiements automatiques en réponse aux déclencheurs de risque de crises alimentaires majeures, ce qui permettra une réponse rapide du Réseau et de ses partenaires de la société civile.
Nous travaillerons également sur plusieurs autres opportunités, notamment une facilité de prêt et des obligations catastrophe (suivez ce blog pour recevoir des mises à jour sur ceux-ci au fur et à mesure de leur progression !).
3. Soutenir et tirer parti des investissements dans les systèmes de préparation qui permettent une réponse rapide
Enfin, en 2015, le Start Network lancera également une activité sur un site passionnant portefeuille de projets de renforcement des capacités, financé par un engagement de 26 millions de livres sterling du Programme de préparation aux catastrophes et aux urgences du DFID (DEPP). Une sous-section de ces fonds sera allouée à l'amélioration des systèmes de préparation pour une action précoce auprès des communautés à risque de catastrophe.
Ces fonds DEPP sont pour nous une opportunité de développer notre capacité d'anticipation sur le terrain. Les projets de systèmes de préparation seront conçus et exécutés par les membres du réseau en partenariat avec les agences nationales de gestion des catastrophes, la Croix-Rouge / Croissant-Rouge et d'autres intervenants de la société civile. Un défi clé du point de vue de l'équipe de départ sera d'explorer les interopérabilité de ces initiatives menées localement avec les autres activités mentionnées ci-dessus, afin de tirer parti de ces projets pour apporter des changements plus larges vers un modèle d'action anticipatif à travers le réseau.
2015 s'annonce donc comme une année chargée ! Nous sommes impatients de vous tenir au courant de nos progrès par rapport à ces objectifs.
Vous travaillez dans une agence Start Network sur des projets d'information d'alerte précoce, de nouveaux modèles de financement ou de systèmes de préparation ?
Vous êtes une organisation externe produisant des informations sur les risques, des modèles ou des prévisions qui pourraient être utiles à notre réseau ?
Ou êtes-vous simplement fan d'expérimenter de nouvelles façons de travailler ?
… Si oui, veuillez nous contacter - e.montier@savethechildren.org.uk