Start Network a signé une police d'assurance contre les risques climatiques qui protégera jusqu'à 160 000 personnes au Sénégal des effets de la sécheresse. Cette police, l'une des premières de ce genre, permettra aux organisations humanitaires d'apporter une aide cruciale aux Sénégalais dès qu'une sécheresse sera prévue, contribuant ainsi à éviter la famine.
La police de 1,5 millions de dollars souscrite par Start Network, (et ses partenaires membres, don't Catholic Relief Services, Save the Children, Action contre la faim, Plan, Oxfam et World Vision) , fournie par la filiale financière de la Mutuelle panafricaine de gestion des risques de catastrophes (ARC Limited) repose sur une assurance dite « paramétrique ». Cela signifie qu'elle verse une indemnité avant une crise, sur la base de seuils de déclenchement scientifiques convenus à l'avance (p. ex. des données concernant les précipitations). Contrairement au modèle actuel, dans lequel les organisations humanitaires ne reçoivent des fonds qu'après qu'une crise ait frappé, elle permet aux organisations de prévoir et d'atténuer les pires effets d'une sécheresse.
Une police similaire avait été souscrite pour la saison agricole 2019/2020 et le versement d'une indemnité de 10,6 millions de dollars a permis de venir en aide à plus de 300 000 personnes. En 2020, l'indemnité a permis aux familles de protéger leurs bétails et leurs autres biens précieux, et leur a évité de recourir à des « stratégies d'adaptation négatives », comme sauter des repas ou envoyer les enfants travailler au lieu d'aller à l'école. La nouvelle police annoncée aujourd'hui vient en complément à celle souscrite par le gouvernement sénégalais, afin de protéger le plus de personnes possibles, soit au total plus de 500 000 personnes.
Christina Bennett, Directrice de Start Network, a déclaré : « Nous sommes ravis de collaborer à nouveau avec la Mutuelle panafricaine de gestion des risques de catastrophes pour offrir cette protection aux populations sénégalaises à risque au cours de la prochaine sécheresse. La lenteur du financement de l'aide est l'un des principaux problèmes structurels dans les initiatives de réponse aux catastrophes. Pourtant, la majorité des crises peuvent être prévues. Si l'on ajoute à cela les effets de l'urgence climatique sur les personnes les plus vulnérables au monde, le besoin d'une nouvelle approche est plus pressant que jamais. En amont de la COP26, nous exhortons les gouvernements à financer une action humanitaire préventive pouvant intervenir avant que les risques ne se transforment en catastrophes, afin de sauver plus de vies. »
« Nous n'avons cessé de prouver que la couverture des assurances paramétriques constitue un outil précieux pour protéger les vies et les moyens de subsistance des communautés vulnérables face aux aléas naturels. Nous nous réjouissons que notre collaboration avec des partenaires tels que Start Network aide le Sénégal et d'autres pays à accéder à une couverture des risques élargie, qui va au-delà de celle à laquelle ils ont souscrit. Notre but étant de fournir une couverture à l'ensemble de la région, nous appelons nos partenaires de développement à soutenir ce modèle et à faciliter la participation d'autres pays, afin d’apporter une réponse rapide et parfaitement coordonnée en cas de phénomènes climatiques comportant des risques », a indiqué Lesley Ndlovu, Directeur de la filiale financière de la Mutuelle panafricaine de gestion des risques de catastrophes (ARC Limited).
Start Network souscrira également à une police similaire pour le Zimbabwe un peu plus tard cette année, en partenariat avec la Mutuelle panafricaine de gestion des risques de catastrophes, le gouvernement national et le Programme Alimentaire Mondial. L'initiative menée au Sénégal est financée par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), par l'intermédiaire de la Banque allemande de développement (Kreditanstalt für Wiederaufbau, KFW).